Exploration de la Musique Sénégalaise : Des Générations de Talents

Le Sénégal, un pays riche en diversité musicale, a vu émerger de nombreux artistes talentueux au fil des générations. Voici un aperçu de quelques-uns de ces musiciens sénégalais.

Les Maîtres de la Musique Traditionnelle Sénégalaise

Lorsqu’on évoque la musique traditionnelle sénégalaise, des noms d’artistes de renom viennent immédiatement à l’esprit. Parmi eux, Feu Ndiaga Mbaye, l’un des plus grands paroliers, Yandé Codou Sène, la griotte du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor, Samba Diabaré Samb, maître du Xalam, Doudou Ndiaye Coumba Rose, le tambour major, Khar Mbaye Madiaga, Soda Mama Fall, Kiné Lam, et bien d’autres.

L’Ère de la Musique Sénégalaise Moderne

La musique sénégalaise moderne a été propulsée sur la scène internationale grâce à des artistes emblématiques tels que Youssou Ndour, considéré comme le chanteur africain du siècle et lauréat d’un Grammy Award. Les Frères Touré Kunda, Feu Laba Sosseh, Orchestra Baobab, Idrissa Diop, Wasis Diop, Thione Seck, Baaba Maal, Cheikh Lo, le Xalam II, Ucas Jazz Band, El Hadj N’Diaye, Feu Seydina Insa Wade, Oumar Pène, Ismaël Lô, Viviane Chidid, Souleymane Faye, Lemzo Diamono, Coumba Gawlo Seck, Abdou Guité Seck, Pape Diouf , sont autant de figures incontournables de cette époque.

Les Voix de la Musique Sénégalaise

Ces dernières années, le paysage musical sénégalais s’est enrichi grâce à l’émergence de talents prometteurs tels que Adiouza, Aida Samb, Waly Seck, qui apportent une nouvelle dynamique à la scène musicale sénégalaise.

Le Hip Hop au Sénégal

Le hip-hop a également marqué le paysage musical sénégalais depuis les années 90 avec des groupes tels que Positive Black Soul (lauréat du prix RFI Découverte) et Duggy Tee, ainsi que Daara J, devenu Daara J Family avec Fada Freddy et Ndongo. Aladji Man continue en solo sous le nom original du groupe. D’autres noms incontournables du rap galsen incluent PeeFroiss, Bat’haillon Blindé avec Fou malade, Rapadio, Bibson, Bidew Bu Bess, Biba Arif, Da Brains, Nix, Simon, Chronik 2 H, Yatfu, Fafadi, Carlou D, Naby (lauréat du prix RFI Découverte), Black Diamond, Wa BMG 44 avec Matador, 5e Underground, Makkan J, et bien d’autres encore.

Les révélation de ces  dernières années

Depuis quelques années, on assiste à la montée des artistes comme Dieyla, jeeba, VJ, Jammah express, Baye masse, Mia Guissé, Samba Peuzzi, ect… qui nous font vibrer au rythme de leurs douces voix

La Danse du Faux Lion : Tradition Festive Sénégalaise

La danse du faux lion, également connue sous le nom de « Simb » en wolof, est une célébration qui prend place à divers moments de l’année au Sénégal, notamment lors de la fête de l’indépendance, de la fête de la jeunesse, et pendant les grandes vacances.

Origines de la Danse du Faux Lion : Un Rituel Ancien de Possession

À ses débuts, le faux lion était un rituel de possession enraciné dans l’histoire du Sénégal. Il trouve ses origines à une époque où le pays était couvert de vastes forêts abritant une variété d’animaux sauvages, notamment des lions, des hyènes, des singes, des chacals et des gazelles. La légende raconte que les chasseurs attaqués par un lion et ayant survécu subissaient une transformation. Traumatisés par cette rencontre, ils perdaient la raison, se mettaient à rugir comme des lions, adoptaient un régime alimentaire exclusivement composé de viande crue, et développaient même une pilosité corporelle inhabituelle. Ils incarnaient le lion. Pour les soigner, les guérisseurs avaient alors recours à des rituels de « possession », semblables à ceux observés de nos jours lors de cas de possession par des esprits ancestraux.

La Célébration du Faux Lion : Une Fête de Rue Populaire

Lors de cette célébration, des hommes se transforment en faux lions, arborant un maquillage qui imite les traits du fauve, avec des couleurs dominantes telles que le rouge et le noir, des visages ornés de moustaches et un aspect terrifiant. Précédés par des tambours annonçant leur arrivée, les faux lions font leur entrée en rugissant, cachés aux yeux du public derrière des pagnes. Ils rejoignent le lieu de la fête, où les organisateurs et les spectateurs les attendent déjà, tous vêtus de leurs plus beaux habits festifs.

Le Jeu du Faux Lion : Divertissement et Interaction avec le Public

La danse du faux lion est un spectacle de rue extrêmement populaire. L’un des membres de la troupe se métamorphose en un lion redoutable et malicieux, entouré de ce que l’on appelle « ses femmes » ou, plus précisément, ses compagnons déguisés en femmes, communément appelés « goor-jigeen » (littéralement, les hommes-femmes en wolof). Les spectateurs présents doivent acheter des billets pour assister aux danses du lion et de ses « femmes ». Le lion recherche parmi l’audience les spectateurs qui n’ont pas pris la peine d’acheter leur billet. Ceux qui se font attraper par le lion sont soumis à des taquineries en public, aspergés d’eau ou même raillés.

Une Célébration Enthousiaste : Chants, Danses et Interaction avec les « Lions »

L’ensemble de l’assemblée, hommes, femmes et enfants, se joint aux festivités en chantant et en scandant des encouragements tels que « bravo les lions », tout en battant des mains. Après quelques pas de danse, les « lions » se jettent soudainement sur la foule, provoquant une dispersion générale des spectateurs. S’ils réussissent à attraper des participants, ils les invitent à danser. Si ces derniers refusent ou dansent mal, ils peuvent recevoir quelques taquineries de la part des « lions ». Les attaques des faux lions s’alternent avec les danses exécutées par les spectateurs.

À la fin du spectacle, le public accompagne le retour des « lions » en chantant, rythmé par les tambours. Cette danse du faux lion est une tradition animée et vivante qui reflète l’esprit festif du Sénégal.

Youssou Ndour et le Syndeac Réagissent à l’Interdiction des Artistes Sahéliens

En milieu de la semaine dernière, une décision présumée interdisant aux acteurs de la culture d’inviter des artistes originaires du Niger, du Mali et du Burkina Faso avait suscité une vive réaction. La star sénégalaise de renommée internationale, Youssou Ndour, avait rapidement réagi.

Réaction du Ministère Français de la Culture

Après la publication de cette interdiction supposée concernant les artistes de ces trois pays en proie à des crises graves, la colère des acteurs culturels s’était manifestée. Le Syndeac avait vivement critiqué cette décision, soulignant qu’elle était dénuée de sens sur le plan artistique et constituait une erreur politique majeure. Il avait également souligné que cette politique d’interdiction n’avait jamais été appliquée dans d’autres crises internationales, qu’elles soient récentes avec la Russie ou anciennes et durables avec la Chine.

Youssou Ndour avait exprimé sa désapprobation sur Twitter en indiquant que si des mesures visant à bannir les artistes de certains pays du Sahel étaient mises en œuvre, elles devraient s’appliquer à tous les artistes africains, car l’Afrique est un continent indivisible.

Cependant, selon les dernières informations, le ministère français de la Culture a répondu aux rumeurs concernant l’interdiction des artistes nigériens, maliens et burkinabè en France. Dans un communiqué officiel, Paris a démenti ces allégations et fourni des éclaircissements.

Safary – Deuk bi yeungou : le triomphe musical de cet été

Au cœur de l’effervescence de la scène jolofbeats sénégalaise, le titre « Deuk Bi Yengou », écrit par Jahman, résonne comme un écho percutant marquant l’été 2023 grâce aux trois voix harmonieuses des Safary.

Un Message Habilement Détourné

L’expression « Deuk Bi Yengou », qui signifie littéralement « Faire bouger le pays », sert de clin d’œil habile à la situation politique tendue au Sénégal. Le trio féminin Safary, avec une adresse remarquable, concocte un mélange captivant de pop et de sabar, offrant ainsi une expérience musicale unique.

Le titre raconte des histoires d’amour, de beauté, de style, de luxe et d’ambition, affirmant la détermination des trois chanteuses à s’imposer sur la scène pop sénégalaise. Cette ambition transparaît dans chaque note, chaque rythme et chaque parole de « Deuk Bi Yengou ».

Les Éléments Cruciaux à Considérer

Pour comprendre pleinement l’importance de « Deuk Bi Yengou », trois éléments cruciaux doivent être pris en compte :

  • Dix mois auparavant, les Safary avaient sorti « Day Nieuwatt », un titre talentueux qui n’avait malheureusement pas atteint son objectif, se perdant dans un désert musical de mélodies fades et de paroles dépourvues d’émotion.
  • Sur la scène jolofbeats en 2023, Mia Guissé se distingue avec ses titres percutants tels que « Idda », « La vie est belle » et « Gën len pare », qui ont secoué le pays et retenu l’attention.
  • L’ancienne reine de la scène jolofbeats, OMG, avait fait son retour tant attendu, mais son titre, « Mangui Sa Ma Bopp », a déçu même ses auditeurs les plus fidèles, semblant déconnecté de l’énergie nouvelle qui anime la scène jolofbeats.

Deuk bi yeungou - Safary - wadeukeubi.comLe contraste frappant entre le triomphe musical des Safary, le buzz médiatique suscité par Mia Guissé et la déception engendrée par OMG illustre parfaitement la dynamique de la scène jolofbeats en constante évolution au Sénégal. À ce rythme, il est indéniable que les Safary ont signé le tube de l’année au Sénégal avec « Deuk Bi Yengou ».

Un Succès Incontestable

La chanson dépasse toutes les attentes, de la mélodie envoûtante aux paroles percutantes, en passant par la production de qualité et la réalisation impeccable du clip. « Deuk Bi Yengou » s’insinue subtilement en vous, tel un puissant stimulant, vous rendant tout simplement accro.

Les Safary ont compris que le succès ne se résume pas à la création de hits, mais repose également sur la compréhension des tendances actuelles, de l’humeur du public, de la capacité à créer une connexion émotionnelle, du timing et de l’engagement des fans. Une vidéo virale mettant en scène une femme dansant avec virtuosité sur leur tube atteste de l’enthousiasme du public pour cette chanson. À noter que cette dame, Seynabou Ndiaye, a eu l’honneur de figurer dans le clip musical des Safary grâce à sa vidéo qui a enflammé les réseaux sociaux.

L’une des caractéristiques les plus fascinantes des Safary est leur diversité. Les trois chanteuses, malgré leurs différences, fusionnent harmonieusement pour former un groupe musical captivant. Chacune apporte sa propre identité, son style et son charisme distincts au groupe, créant une alchimie palpable dans « Deuk Bi Yengou ».

Les Safary ont démontré une maîtrise totale de leur art avec « Deuk Bi Yengou ». Leur ascension musicale promet encore de nombreuses surprises, et nous sommes impatients de les suivre dans leur quête continuelle de succès. À travers la puissance de la musique, elles ont réussi à faire bouger tout le monde, et il semble que ce ne soit que le début du voyage.

La Légende du Tamarinier Protecteur de Kaolack

À Kaolack, faire trois fois le tour du rond-point du tamarinier (ou « daxar gi » en wolof) est une coutume qui sert à se protéger contre les mauvais sorts. Cette croyance trouve son origine dans une histoire liée à Mboutou Sow, chef de canton et fondateur du quartier Leona, vers 1919.

L’Épisode Mystérieux de Mboutou Sow

Fatigué après une longue marche, Mboutou Sow décida de faire une pause sous un arbre près de chez lui pour se reposer. Cependant, son sommeil fut interrompu par une voix mystérieuse qui lui dit que sa place n’était plus là où il habitait, mais plutôt sous le tamarinier.

Le Conflit avec le Commandant Brocard

Un jour, le Commandant de cercle Brocard arriva avec ses prisonniers et ordonna l’abattage de l’arbre. Mboutou Sow s’opposa fermement à cette décision, affirmant que cet arbre était intouchable. Le colonel invoqua le droit en arguant que l’arbre se trouvait sur la voie publique et entravait la circulation. Il ordonna ensuite aux prisonniers de couper le tamarinier.

La Malédiction du Tamarinier

Au premier coup de hache, du sang jaillit de l’arbre, mais cela n’émut ni le commandant ni ses subalternes. Cependant, de manière étrange, quelques temps plus tard, ils moururent un par un, y compris le commandant Brocard. L’emplacement de ce tamarinier abattu est devenu un rond-point, surmonté d’un lampadaire en face de la maison de Mboutou Sow. Cette place est particulière car toute mariée de Kaolack doit en faire trois fois le tour avant de rejoindre son domicile conjugal, une façon de se protéger contre le mauvais sort.

Une Coutume Qui Persiste

Bien que cette coutume ne soit plus largement suivie, elle perdure encore dans le quartier Leona de Kaolack.

Le Décès de Mboutou Sow

Mboutou Sow est décédé le 15 janvier 1949 à Kaolack, laissant derrière lui une histoire qui continue d’intriguer et de protéger la communauté locale.

Le Yéla : Trésor Culturel du Sénégal Oriental

Né au Fouta, le Yéla a traversé les déplacements des populations pour s’installer dans la région orientale du Sénégal, connue sous le nom de Boundou, où il a gagné en renommée. Cette chanson de geste a même été proposée pour figurer au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Le Yéla : Un Chant Porteur de Sens

Interprété par les femmes avec une mélodie mélancolique, le terme « Yéla » évoque la réalisation des vœux, et la chanson était à l’origine dédiée aux Syssibés. Profondément enraciné dans le patrimoine hal pular, il a subi l’influence des langues locales, notamment le soninké et le mandingue.

Un Chant pour Toutes les Occasions

Le Yéla est utilisé pour revigorer les jeunes lors des cérémonies de circoncision, mais il accompagne également les mariages lors des bains rituels et les soirées douces sous le clair de lune. Les baptêmes sont également l’occasion de célébrer ce genre musical. Cependant, lors de ces festivités, celui qui est honoré par les Gawlo (griots) doit faire preuve de générosité envers ceux qui chantent ses louanges.

Instruments Traditionnels et Évolution

Les instruments traditionnels qui accompagnent le Yéla incluent les bolons, des sortes de cruches longues utilisées pour créer une rythmique qui accompagne les gestes des mains et des pieds, souvent amplifiés par la danseurs vêtus de grands boubous, agitant des foulards au-dessus de leur tête. L’Oumbaldou, un instrument cylindrique à l’origine attaché à la cheville pour donner du rythme, tend malheureusement à disparaître.

Une Histoire Riche et Connectée

Le Yéla, aussi appelé Yélé, transcende la simple musique. Il évoque une dimension religieuse, culturelle et rituelle, enracinée dans le patrimoine des Bambaras et des Soninkés. Il présente des similitudes frappantes avec la grâce « sivolio, » un rythme dédié aux chevaux de l’ancien Empire du Mandingue.

Une Histoire de Combat et de Fidélité

Cette chanson a accompagné les pionniers dans leurs combats, symbolisant la noblesse et la fidélité du cheval tout au long de son périple aux côtés de l’homme, dans ses batailles et ses voyages.

Le Yéla : Festivités Royales

Selon Samba Coumba Bâ, le Yéla s’est intégré dans la partie orientale du pays en tant que symbole de festivité royale. Ce folklore Aoudoubé chante les louanges des Syssibés de Séoudé boulé Banné, descendant des Gawlo boundoukhobé. L’histoire de Coumba Ndao et de son fils, découverts en train de puiser de l’eau au seul point d’eau de la région, marque le début de l’histoire du Boundou, avec l’arrivée des Fadoubés, les premiers habitants à côté des Guirobé. L’histoire rappelle que les premiers habitants, dotés de pouvoirs surnaturels, faisaient vaciller le puits et se dirigeaient comme des cruches vers l’eau pour la puiser.

Youssou Ndour Dévoile Son Conte Musical : Birima en Scène au Théâtre du Châtelet

Dans une libre antenne animée par Youssou Ndour, Claudy Siar et Warra Charlotte Gomis, l’une des membres de la Famille de Couleurs Tropicales, le chanteur sénégalais a partagé les détails de son conte musical, Birima, qui prendra vie sur la scène du Théâtre du Châtelet du 20 au 23 septembre 2023. Ce conte musical est une création musicale envoûtante centrée autour de la musique de Youssou Ndour et du Super Étoile, mettant en lumière notamment la célèbre chanson Birima, sortie en 1996.