La Danse du Faux Lion : Tradition Festive Sénégalaise

La danse du faux lion, également connue sous le nom de « Simb » en wolof, est une célébration qui prend place à divers moments de l’année au Sénégal, notamment lors de la fête de l’indépendance, de la fête de la jeunesse, et pendant les grandes vacances.

Origines de la Danse du Faux Lion : Un Rituel Ancien de Possession

À ses débuts, le faux lion était un rituel de possession enraciné dans l’histoire du Sénégal. Il trouve ses origines à une époque où le pays était couvert de vastes forêts abritant une variété d’animaux sauvages, notamment des lions, des hyènes, des singes, des chacals et des gazelles. La légende raconte que les chasseurs attaqués par un lion et ayant survécu subissaient une transformation. Traumatisés par cette rencontre, ils perdaient la raison, se mettaient à rugir comme des lions, adoptaient un régime alimentaire exclusivement composé de viande crue, et développaient même une pilosité corporelle inhabituelle. Ils incarnaient le lion. Pour les soigner, les guérisseurs avaient alors recours à des rituels de « possession », semblables à ceux observés de nos jours lors de cas de possession par des esprits ancestraux.

La Célébration du Faux Lion : Une Fête de Rue Populaire

Lors de cette célébration, des hommes se transforment en faux lions, arborant un maquillage qui imite les traits du fauve, avec des couleurs dominantes telles que le rouge et le noir, des visages ornés de moustaches et un aspect terrifiant. Précédés par des tambours annonçant leur arrivée, les faux lions font leur entrée en rugissant, cachés aux yeux du public derrière des pagnes. Ils rejoignent le lieu de la fête, où les organisateurs et les spectateurs les attendent déjà, tous vêtus de leurs plus beaux habits festifs.

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Le Jeu du Faux Lion : Divertissement et Interaction avec le Public

La danse du faux lion est un spectacle de rue extrêmement populaire. L’un des membres de la troupe se métamorphose en un lion redoutable et malicieux, entouré de ce que l’on appelle « ses femmes » ou, plus précisément, ses compagnons déguisés en femmes, communément appelés « goor-jigeen » (littéralement, les hommes-femmes en wolof). Les spectateurs présents doivent acheter des billets pour assister aux danses du lion et de ses « femmes ». Le lion recherche parmi l’audience les spectateurs qui n’ont pas pris la peine d’acheter leur billet. Ceux qui se font attraper par le lion sont soumis à des taquineries en public, aspergés d’eau ou même raillés.

Une Célébration Enthousiaste : Chants, Danses et Interaction avec les « Lions »

L’ensemble de l’assemblée, hommes, femmes et enfants, se joint aux festivités en chantant et en scandant des encouragements tels que « bravo les lions », tout en battant des mains. Après quelques pas de danse, les « lions » se jettent soudainement sur la foule, provoquant une dispersion générale des spectateurs. S’ils réussissent à attraper des participants, ils les invitent à danser. Si ces derniers refusent ou dansent mal, ils peuvent recevoir quelques taquineries de la part des « lions ». Les attaques des faux lions s’alternent avec les danses exécutées par les spectateurs.

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À la fin du spectacle, le public accompagne le retour des « lions » en chantant, rythmé par les tambours. Cette danse du faux lion est une tradition animée et vivante qui reflète l’esprit festif du Sénégal.

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