Né au Fouta, le Yéla a traversé les déplacements des populations pour s’installer dans la région orientale du Sénégal, connue sous le nom de Boundou, où il a gagné en renommée. Cette chanson de geste a même été proposée pour figurer au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Le Yéla : Un Chant Porteur de Sens
Interprété par les femmes avec une mélodie mélancolique, le terme « Yéla » évoque la réalisation des vœux, et la chanson était à l’origine dédiée aux Syssibés. Profondément enraciné dans le patrimoine hal pular, il a subi l’influence des langues locales, notamment le soninké et le mandingue.
Un Chant pour Toutes les Occasions
Le Yéla est utilisé pour revigorer les jeunes lors des cérémonies de circoncision, mais il accompagne également les mariages lors des bains rituels et les soirées douces sous le clair de lune. Les baptêmes sont également l’occasion de célébrer ce genre musical. Cependant, lors de ces festivités, celui qui est honoré par les Gawlo (griots) doit faire preuve de générosité envers ceux qui chantent ses louanges.
Instruments Traditionnels et Évolution
Les instruments traditionnels qui accompagnent le Yéla incluent les bolons, des sortes de cruches longues utilisées pour créer une rythmique qui accompagne les gestes des mains et des pieds, souvent amplifiés par la danseurs vêtus de grands boubous, agitant des foulards au-dessus de leur tête. L’Oumbaldou, un instrument cylindrique à l’origine attaché à la cheville pour donner du rythme, tend malheureusement à disparaître.
Une Histoire Riche et Connectée
Le Yéla, aussi appelé Yélé, transcende la simple musique. Il évoque une dimension religieuse, culturelle et rituelle, enracinée dans le patrimoine des Bambaras et des Soninkés. Il présente des similitudes frappantes avec la grâce « sivolio, » un rythme dédié aux chevaux de l’ancien Empire du Mandingue.
Une Histoire de Combat et de Fidélité
Cette chanson a accompagné les pionniers dans leurs combats, symbolisant la noblesse et la fidélité du cheval tout au long de son périple aux côtés de l’homme, dans ses batailles et ses voyages.
Le Yéla : Festivités Royales
Selon Samba Coumba Bâ, le Yéla s’est intégré dans la partie orientale du pays en tant que symbole de festivité royale. Ce folklore Aoudoubé chante les louanges des Syssibés de Séoudé boulé Banné, descendant des Gawlo boundoukhobé. L’histoire de Coumba Ndao et de son fils, découverts en train de puiser de l’eau au seul point d’eau de la région, marque le début de l’histoire du Boundou, avec l’arrivée des Fadoubés, les premiers habitants à côté des Guirobé. L’histoire rappelle que les premiers habitants, dotés de pouvoirs surnaturels, faisaient vaciller le puits et se dirigeaient comme des cruches vers l’eau pour la puiser.